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#2 – Les fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay

Aujourd’hui, j’ai lu pour vous…

Les fleurs de l’ombre, de Tatiana de Rosnay.

Hugh Montefiore a écrit : “La technologie peut être utilisée pour le meilleur ou pour le pire. Elle a transformé notre manière de vivre.”

Et… qu’en sera-t-il du progrès technologique à l’avenir ? Comment transformera-t-il encore notre mode de vie ? Et quel impact aura-t-il sur les êtres humains, et notamment les artistes ?

Intrigue

Dans un futur proche indéfini, Clarissa Katsef emménage dans une résidence ultra-moderne dont les logements sont réservés à des artistes minutieusement sélectionnés. Son projet ? Profiter de son bilinguisme pour écrire un roman, simultanément en français et en anglais.

La soixantaine dépassée, Clarissa appartient à cette génération qui a connu Paris “avant”. C’est-à-dire avant les attentats qui ont détruit la Tour-Eiffel, avant que les bouleversements climatiques provoquent des canicules étouffantes et détruisent la nature. D’ailleurs c’est bien simple : les insectes n’existent plus. Et puis tous ces drones et robots, ces voitures électriques…

Avant de devenir écrivaine, Clarissa était géomètre. Elle a toujours accordé beaucoup d’importance aux lieux dans lesquels elle vit. Ce n’est pas exactement rationnel, plutôt… des sensations. Emménager dans cette résidence représente une belle aubaine pour elle ! Clarissa vient de quitter son mari et ne trouvait pas de lieu qui lui convienne. Au moins, dans cet appartement high-tech, personne n’a jamais vécu : elle est la première.

Alors pourquoi se sent-elle si mal à l’aise ? Est-ce à cause de son assistante virtuelle qui lui paraît trop familière ? Ou ces claquements étranges qui surviennent parfois dans l’appartement ? Même le chat est aux aguets. Et elle, Clarissa, en perd le sommeil et l’inspiration. Mais qui se cache derrière CASA, l’organisme de mécénat qui lui loue le logement ?

Remarque

Tatiana de Rosnay surprend le lecteur avec ce roman intimiste placé dans un cadre dystopique. On y retrouve les thématiques chères à l’écrivaine, notamment l’intériorité féminine et un attachement aux habitations et aux lieux. 

Pour la petite anecdote, Tatiana de Rosnay est elle-même bilingue et il lui arrive d’écrire simultanément en français et en anglais.

Pourquoi lire ce livre ?

J’ai beaucoup apprécié l’invitation à pénétrer l’intériorité d’une écrivaine bilingue, confrontée à des blessures du passé autant qu’à celles, plus fraîches, du présent, et ce dans un univers où la technologie fait loi.

Je ne m’attendais pas du tout à la dimension dystopique quand j’ai acheté le roman. Toutefois, cet avant-goût d’un futur potentiel n’est qu’un cadre : celui dans lequel évolue l’héroïne. L’intrigue tourne exclusivement autour de Clarissa : la temporalité et les changements qui y sont liés influent sur le personnage mais restent secondaires. Selon moi, une sacrée originalité qui mérite d’être relevée !

Ce futur n’a pas de date. En me référant à certains détails du roman, j’estime qu’il se déroule autour de 2034. Un avenir proche qui permet d’aborder des problématiques actuelles, et notamment les risques liés au bouleversement climatique et l’essor de la technologie qui envahit notre intimité et nos relations. Toutefois, ces sujets sont abordés d’un point de vue exclusif de l’héroïne, c’est-à-dire leurs multiples impacts dans sa vie de femme et d’artiste. 

Comme toujours chez Tatiana de Rosnay, j’ai retrouvé cette connexion particulière que seul un personnage très riche peut procurer. En tant que Lectrice, je me sentais voyeuriste de ses pensées, peurs et émotions les plus intimes. Or étant donné ce que vit Clarissa… cette sensation m’a fait l’effet d’une belle mise en abîme. 

À qui je conseillerais ce livre ?

Les fleurs de l’ombre est un roman abordable, de la pure littérature qui se lit facilement. On se laisse rapidement emporter dans les différentes intrigues. Pourquoi Clarissa a-t-elle quitté son mari ? Que se passe-t-il dans cette résidence d’artistes ? Devient-elle paranoïaque ou se produit-il vraiment des choses étranges ? Et puis… même si c’est secondaire, qu’est-il arrivé au monde ? Quel est ce futur ? Autant de questions qui incitent à tourner les pages et à se dire : “encore un chapitre, un dernier avant de dormir !”.

Je conseillerais ce roman à un lectorat plutôt féminin. Je pense qu’il touchera au coeur toutes les réfractaires à l’invasion de la technologie dans notre intimité, ainsi que celles qui se sentent concernées par l’environnement. 

Et de façon générale, toutes les lectrices qui apprécient les romans intimistes. 

Les fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay est édité chez Pocket. Neuf, il vous en coûtera 7,60 euros.

Mes pensées vous accompagnent au détour des rayonnages. Profitez-en donc pour saluer de ma part votre librairie préféré !

Je vous souhaite bonne lecture et vous dis à très vite pour de nouvelles découvertes littéraires.

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