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#6 – Même les méchants rêvent d’amour d’Anne-Gaëlle Huon

Aujourd’hui, j’ai lu pour vous…

Même les méchants rêvent d’amour,

d’Anne-Gaëlle Huon

Samuel Butler a écrit : “La mémoire, c’est comme l’écho qui continue à répercuter après que le son s’est éteint.”

Il arrive cependant que cet écho disparaisse, ravagé par une sombre maladie qui efface peu à peu chaque précieux souvenir. Certains mots résonnent alors comme des malédictions : “démence sénile”, “dégénérescence”, “Alzheimer”.

Intrigue

Pour Jeannine, 89 ans, le compte à rebours a commencé. Depuis sa Provence natale, elle rassemble, note, compile ses souvenirs dans un carnet. Vite, vite, avant que sa mémoire ne se fasse la malle. Ce qu’elle aime, ce qu’elle n’aime pas. Ce qu’elle voudrait oublier, si elle en avait le choix. Son enfance, ses parents, la guerre, ses premiers émois. Ses hontes, ses larmes et ces secrets qu’elle n’a jamais révélés.

Un brusque et bête accident domestique l’oblige à interrompre son récit. Hospitalisée dans une maison médicalisée, privée de repères familiers, il ne lui reste que Lucienne, sa meilleure amie, Félix, son assistant de vie amoureux de danse cabaret et… Julia, sa petite fille à qui elle destine son carnet de souvenirs.

Julia… Elle a quitté Paris pour voler au secours de sa chère grand-mère. Lorsqu’elle découvre par hasard le carnet, elle hésite à le lire. Ne serait-ce pas une intrusion dans l’intimité de Jeannine ? Mais à la vérité, elle craint surtout ce qu’elle pourrait y découvrir. La tendre image de sa grand-mère risque-t-elle d’en être écornée ? Comme elle regrette de n’avoir pas pris le temps de venir la voir plus tôt ! Emportée dans le tourbillon des choses de la vie, elle n’a fait que repousser. Désormais, elle devra mener l’enquête pour combler les flous du récit de Jeannine. Et ainsi apprendre ou ré-apprendre à connaître cette femme au sourire bienveillant qu’elle appelait “mamie”. 

Remarque

Même les méchants rêvent d’amour est le deuxième roman de Anne-Gaëlle Huon. Elle nous livre dans ce récit une leçon d’humanité pleine d’émotions et de tendresse envers nos aînés. Pour la petite anecdote, l’auteure s’est inspirée du carnet que sa propre grand-mère lui avait confié avant que sa mémoire ne défaille. Il en faut du courage pour affronter le sujet de la maladie d’Alzheimer sans tomber dans les clichés, la tristesse et les regrets. Un défi parfaitement relevé dans une intrigue où ce qui prime, c’est l’affection, le pardon et la qualité des moments lucides éphémères, dans l’instant présent.

Un mot, une émotion résume la lecture de ce roman : tendresse.

Pourquoi lire ce livre ?

Ce qui m’a le plus touchée, c’est ce lien particulier entre Julia et Jeannine, séparées par deux générations mais unies par une solide affection. Après avoir refermé le livre, ma première impulsion fut de rendre visite à ma propre grand-mère. Parce que comme Julia, j’ai souvent tendance à remettre à plus tard. C’est dire le pouvoir de se ce roman ! Donc oui, la thématique du livre et les réactions positives qu’il suscite sont plus que suffisantes pour le recommander.

D’un point de vue disons plus littéraire, j’ai beaucoup apprécié l’intégration des extraits du carnet de la vieille dame dans le récit. Ainsi nous découvrons en même temps que Julia les petits secrets de sa grand-mère. Ces pages faites tantôt de listes tantôt de souvenirs rythment l’intrigue et la font avancer. Le lecteur se trouve face à deux histoires, celle issue du passé de Jeannine et celle de Julia, dans le moment présent. Deux femmes, deux époques, deux histoires qui s’enchevêtrent si bien que l’une permet la résolution de l’autre. Et vice-versa.

À qui je conseillerais ce livre ?

Malgré le sujet douloureux, point trop de sentimentalisme : juste ce qu’il faut de regrets mais pour avancer vers l’acceptation résiliente. le roman se savoure et se dévore à la fois. Très facile à lire, il est abordable pour n’importe quel type de lecteur.

Même s’il peut concerner tout à chacun, je pense qu’il touchera plutôt les femmes qui ont dépassé la trentaine. Il s’agira d’une lecture plaisir, détente, à déguster lovée sous un plaid au coin du feu.

Sur le plan de la  bibliothérapie, ce livre interroge sur les liens que nous entretenons avec nos aînés. Une ode à la réunion, au partage, un retour aux sources, aux origines, à l’identité, à la famille.

Même les méchants rêvent d’amour d’Anne-Gaëlle Huon est disponible aux éditions Livre de poche, et neuf , il vous coûtera 7,90 euros.

Je vous donne rendez-vous entre les pages ! Si l’invitation vous convient, ajoutez cette chronique dans vos favoris, partagez-la dans vos réseaux et n’hésitez pas à donner votre avis de lecture en commentaire.

Mes pensées vous accompagnent au détour des rayonnages. Profitez-en donc pour saluer de ma part votre librairie préféré !

Je vous souhaite bonne lecture et vous dis à très vite pour de nouvelles découvertes littéraires.

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